« La décision a été motivée par la capacité de DCNS à répondre à l’ensemble des exigences du gouvernement australien. Le Groupe a notamment su proposer des performances supérieures en matière de senseurs et de furtivité, ainsi que des capacités de projection et d’endurance similaires à celles des sous-marins de la classe Collins. Le gouvernement australien a également pris en considération le prix, le calendrier, l’exécution du programme, la maintenance et l’engagement de l’industrie australienne ».
Le « Shortfin Barracuda », sous-marin océanique à propulsion conventionnelle, mesure 97 mètres de long pour 4.000 tonnes, avec 60 membres d’équipage. Doté d’un système de propulsion à pompes-hélices plutôt que des hélices classiques pour réduire son empreinte sonore, il offre les « meilleures capacités opérationnelles » (supériorité acoustique, discrétion, autonomie, endurance à la mer, système de combat intégrant les équipements et armements fournis par les États-Unis). C’est un instrument de puissance destiné à la marine australienne, capable d’évoluer sur de longues distances et en plongée prolongée dans l’océan Pacifique.
DCNS (3 mrds € de chiffre d'affaires et 12 950 salariés en 2015) a été jugé sur le design des sous-marins, leur industrialisation, leur maintenance sur trente ans, leur capacité à intégrer un système de combat américain et leur prix, face à des concurrents japonais et allemands. Le contrat est une très bonne nouvelle pour l'industrie de défense française, DCNS en premier lieu, mais aussi toute une série de sous-traitants (Thales, Sagem, Jaumont Electric, Schneider Electrics France, Aubert & Duval, Manoir Industries, X Blue…).
Dans le contrat, il y a une part d’ingénierie importante, qui devrait être effectuée dans les bureaux de DCNS à Lorient, Cherbourg et Nantes-Indret. Ce dernier établissement, spécialisé dans les systèmes propulsifs, sera concerné par le contrat des 12 sous-marins australiens, comme pour les sous-marins Scorpene destinés à l'Inde et au Brésil. Pour ces derniers, DCNS Indret doit livrer des kits complets avec hélices, arbres et réducteurs, sur des systèmes diesel-électriques qui s'apparentent à ceux retenus par l'Australie. Cette technologie, bien maîtrisée par DCNS Indret, devra être dimensionnée pour les sous-marins australiens, avec des investissements en termes de tenue aux chocs, de discrétion acoustique et de bruit rayonné.
Les sous-marins conventionnels sont habituellement contraints d'aller chercher l'air en surface pour recharger leurs batteries. DCNS développe depuis plus de dix ans différentes technologies, avec des systèmes AIP (Air Independent Propulsion) comme le Module d'Energie Sous-Marine Anaérobie (MESMA), opérationnel depuis 2008 pour la famille de sous-marins conventionnels Scorpene, avec l’utilisation les piles à combustible FC – 2G (Fuel Cell de seconde génération) et de batteries Lithium-Ion, pour accroître le temps de plongée, au-delà de trois semaines. Outre leur apport intrinsèque, ces technologies sont parfaitement intégrées et offrent des avantages significatifs sur l’architecture des sous-marins, sur les contraintes d’exploitation opérationnelle et sur la maintenance.