Description sommaire
Sous l’appellation RJH, ou plus exactement « INB n°172 », on désigne une installation comprenant le réacteur d’irradiation proprement dit ainsi que les équipements facilitant le déroulement de multiples expériences simultanées.
Le réacteur est de type piscine [2], l’eau déminéralisée servant à la fois de modérateur, d’écran biologique et de réfrigérant. Mais contrairement à Siloé ou à Osiris, le cœur est contenu dans un caisson pressurisé à 20 bars.
Le cœur, chargé avec du combustible contenant de l’uranium enrichi à 20% (voire un peu plus au démarrage [2]), est compact (hauteur fissile de 60 cm). Dans le cœur, les expériences effectuées sont généralement réservées aux matériaux soumis à des haut flux de neutrons rapides, jusqu’à 5.1014 n.cm-2.s-1. Dans le réflecteur, les expériences portent généralement sur les expérimentations de combustible soumis à de hauts flux de neutrons thermiques, jusqu’à 5.1014 n.cm-2.s-1.
La puissance maximale atteindra 100 MW thermiques*. L’évacuation des calories se fera à travers trois circuits (primaire, secondaire, et externe) indépendants.
Le réacteur est placé dans un bâtiment cylindrique (bâtiment réacteur). Une zone de ce bâtiment est constituée par des laboratoires et des casemates spécialisés pour un ou plusieurs types d’expériences qui sont ainsi réalisées simultanément pendant le fonctionnement du réacteur. On peut citer en particulier :
· un laboratoire de chimie
· un laboratoire d’analyse des produits de fission,
· un laboratoire de dosimétrie,
· un laboratoire d’analyse par activation.
· des moyens d’examens non destructifs (neutronographie, gammamétrie,…)
Un bâtiment contigu (bâtiment des annexes nucléaires) contient un ensemble de cellules chaudes :
· une cellule de transit des radioéléments et éléments combustibles irradiés,
· une cellule de démantèlement et d’évacuation des dispositifs d’irradiation,
· une cellule recevant les matériaux irradiants bêta/gamma
· une cellule alpha, bêta, gamma, conçue pour recevoir des échantillons fortement dégradés.
Un canal de transfert, en eau, traverse les deux bâtiments, facilitant ainsi les mouvements des dispositifs et échantillons irradiés d’un poste à l’autre de l’installation et limitant les risques radiologiques associés à ces opérations.
Diverses boucles d’essai sont en cours d’élaboration : MADISON, à l’IFE (Norvège), pour l’irradiation d’échantillons de combustible REP et REB en fonctionnement normal ; ADELINE, pour étudier le combustible jusqu’à la rupture de gaine ; LORELEI à l’IAEC (Israël) est destinée aux études de sûreté relatives aux accidents de perte de réfrigérant primaire (APRP) dans les réacteurs à eau légère. Le dispositif statique MICA et la boucle CALIPSO seront adaptés pour les études de combustibles rapides [5].
La conception de cette nouvelle INB répond aux exigences actuelles de sûreté pour les différents types de risques, en situation normale, incidentielle et accidentelle, y compris de catastrophe relevant des Evaluations Complémentaires de Sûreté (ECS), suite à Fukushima. Les documents et actions liés à chaque étape allant de l’établissement du projet à l’exploitation de l’INB 172 sont contrôlés par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), organisme responsable des activités nucléaires en France (v. fiche GASN n°20).
Déroulement du programme
Après le débat public local réalisé à la demande de la Commission Nationale pour le Débat Public, au cours du printemps 2005, et l’enquête publique pour obtenir les autorisations officielles de démarrage des travaux en fin 2006, la construction à été lancée en mars 2007 pour une divergence fin 2016 [4].
Le dossier du financement (coût évalué à environ 750 millions d’euros [2]) fixe la participation financière de chacun des organismes concernés. Pour l’investissement, le CEA devrait en assurer 50%, EDF 20% et AREVA 10%, les 20% restant faisant l’objet de négociations avec les partenaires européens et internationaux. A ce dossier est associée la description précise du mode de fonctionnement des comités scientifiques et financiers gérant les programmes expérimentaux du réacteur et des équipements associés.
La phase de construction de l’installation générera de 100 à 300 emplois directs et de 300 à 1000 emplois indirects suivant les phases du chantier. En phase d’exploitation, près de 150 personnes travailleront sur l’installation.
* Pour fixer une valeur de comparaison, dans une centrale électro-nucléaire, pour une puissance électrique de 1000 MW, on doit évacuer, suivant les types, de 3000 à 4000 MW thermiques.
Bibliographie
[1] RJH et prototype 4è génération : expérimenter les systèmes du futur. Dossier de presse CEA du 15/03/2007.
[2] Projet Jules Horowitz – http://www.cad.cea.fr/rjh/fr/index.html – comprend les onglets : description-générale ; le site (et les étapes de la construction) ; description générale ; actualités ; dispositifs d’irradiation ; radioisotopes médicaux ; le projet MTR+13
[3] Réacteur Jules Horowitz – CLIC Dossier : document édité au printemps 2005 par la Commission Locale d’information (CLI) de Cadarache.
[4] Le projet Jules Horowitz : dossier de la revue du CEA/Cadarache « ATOUT Cadarache n°30 juillet 2012 »
http://www-cadarache.cea.fr/rjh/_pdf/rjh_atout_cadarache_30.pdf
[5]Les dispositifs d’irradiation http://www.cad.cea.fr/rjh/fr/dispositif-irradiation.html
Capacité expérimentale du RJH http://www.cad.cea.fr/rjh/_pdf/3_pptRJH-FR.pdf